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Un Financier au XVIe siècle

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*Jean Herault sieur de Gourville

 

 

Hotel de Gourville

| Personnages Célèbres |
Jean Herault sieur de Gourville "Un Financier au XVIe siècle" | *.html | .pdf (36ko) |
Jean Herault sieur de Gourville "Un Prestigieux parvenu du XVIe siecle" | .pdf (147 ko) |


Un financier au XVII siècle : Jean Herault sieur de Gourville
| Personnages Célèbres | *...R | *.html | .pdf |

Jean Herault, sieur de Gourville, habile financier et homme aimable, qui sut se faire pardonner une grande fortune rapidement acquise, naquit à La Rochefoucauld le 11 juillet 1625; sa mère, restée veuve de bonne heure, lui fit apprendre à écrire et l'envoya chez un procureur d'Angoulème, où il prit quelques idées des affaires. L'auteur des Maximes fut frappé de l'intelligence de ce jeune homme, le prit pour secrétaire et l'emmena avec lui en Flandre. Pendant la guerre de la Fronde, il fut très utile au duc de La Rochefoucauld et au prince de Condé, dont il avait épousé les intérêts avec un dévouement qui l'exposa aux plus grands dangers. On apprend, par ses mémoires, que tous les moyens lui étaient bons pour procurer des ressources au prince. Une fois, il vola l'argent d'une recette et, dans une autre occasion, il rançonna un directeur des postes. Ces sortes de violences sont asssez communes dans les troupes civils; et d'ailleurs il eut soin de réparer les dommages qu'il avait causé. Lorsque le duc de La Rochefoucauld, fatigué d'une vie pleine d'agitation, songea à se réconcilier avec la cour, Gourville fut chargé de négocier son raccommodement; et il montra dans cette affaire délicate tant de prudence et d'habileté que le cardinal Mazarin jugea que personne ne serait plus propre à déterminer le prince de Condé, maître de Bordeaux, à demander une paix qu'on n'osait pas lui offrir.

Le succès de cette nouvelle négociation fit un honneur infini à Gourville. Nommé quelques temps après intendant des vivres à l'armée de Catalogne, il revint à Paris à la fin de la campagne de 1655; mais le cardinal craignant qu'il n'y eut été envoyé par le prince de Condé pour renouer quelques intrigues, le fit mettre à la Bastille. Il en sorti au bout de six mois et détruisit si bien les préventions qu'on avait données contre lui au cardinal que le ministre s'employa près du surintendant Fouquet pour lui faire obtenir la recette générale des taxes en Guyenne. Elle lui valut des bénéfices énormes; et comme il fit en même temps des gains immenses au jeu, il se trouva maître, en quelques années, d'une fortune de plus de 1,500,00 francs. La disgrace de Fouquet entraina celle de tous les traitants (c'est ainsi qu'on nommait les gens de finances); mais Gourville moins occupé de lui-même que de son bien-faiteur, s'empressa de porter à Mme Fouquet 100,00 francs pour gagner quelques juges, si on pouvaiit y parvenir; et, dans la suite, il y joignit le don d'une somme plus considérable pour aider à l'établissement du fils de cette dame, le comte de Vaux. Cependant les amis de Gourville lui ayant fait apercevoir qu'il n'était point en sureté à Paris, il mit quelque ordre dans ses affaires, puis il s'enfuit secrètement en Holande et passa ensuite en Angleterre, où il fut très bien acceuilli par Saint-Evremont, Hamilton, Buckingham et d'autres seigneurs qu'il avait connus à la cour de France. Après un séjour de six semaines à Londres, il revint à Bruxelles, y loua un bel hotel et donna des fêtes qui attirèrent les personnages les plus distingués. Il se rendit à Bréda en 1666, pendant la tenue du congrès, et profita de son crédit sur l'esprit des princes de Brunswick et de Hanovre pour les déterminer à se prononcer en faveur de la France. Le roi en fut informé et autorisa son ministre à accréditer Gourville auprès du duc de Brunswick, dans le même temps que Colbert le faisaiit condamner comme concussionnaire: "Ainsi, dit-il, voila mon procès fait et à Paris, et je me trouve pl"nipotentiaire du roi en Allemagne." Il justifia pleinement la confiance dont on l'avait honoré et demanda, pour toute récompense, son rappel. Le roi n'ayant voulu rien décider à cet égard, Gourville revint secrètement à Paris en 1668 et, par l'entremise du prince de Condé, obtient une audience de Colbert, qui le reçu durement et fixa le prix de sa grâce à 800,000 F, mais la réduisit ensuite à 600,000 F. Vainement protesta-t'il qu'il ne possédait pas cette somme: le ministre fut inflexible. Gourville, pris comme intendant par le prince de Condé, se rendit à Madrid pour réclamer de grosses sommes dues au prince par le roi d'Espagne. Il réussit dans cette affaire aussi bien que les circonstances pouvaient le permettre. A son retour, s'étant fait rendre compte de l'état des dettes, il en paya une partie avec l'argent qu'il avait rapporté et pris des termes pour le reste; de manière que le prince, débarrassé de ses créanciers, put continuer les embellissements qu'il projetait à Chantilly, et rien ne pouvait lui être plus agréable. Le voyage de Gourville en Espagne n'avait pas été non plus inutile à la France: en partant il avait reçu des instructions de Lyonne, et il les avait suivies si exactement que le ministre avoua lui devoir la connaissance la plus parfaite de ce royaume. Aussi, en 1681, obtint-il enfin des lettres de grâce.

Gourville passa les dernières années de sa vie dans une situation tranquille, au milieu d'amis dont il faisai les délices, et parmi lesquels on comptait Boileau, Mmes de Sévigné, de Thianges et de Coulanges, Mme de Sévigné a peint à sa manière, d'un seul trait, et avec une délicatesse parfaite, son attachement pour le duc de La Rochefoucauld. "Jamais homme, dit-elle, n'a si bien pleuré: Gourville a couronné tous ses fidèles services dans cette occasion; il est estimable et adorable par ce coté de son coeur, au delà de ce que j'ai jamais vu; il faut m'en croire." Retenu dans sa chambre par une douleur à la jambe, il forma le projet de rédiger ses mémoires, et l'exécuta en quatre mois et demi. Il donne, en les terminant, des détails sur sa vie intérieure, qui le font bien connaître et qui mettent à même d'apprécier sa philosophie douce et humaine. "Au commencement de chaque année, dit-il, je souhaite pouvoir manger des fraises; quand elles sont passées, j'aspire aux pêches, et cela durera autant qu'il plaira à Dieu." il mourut à Paris en 1703, à l'âge de soixante-dix-huit ans. Il avait fondé à La Rochefoucauld un hospice pour les malades, et par son testament il légua des sommes considérables aux pauvres de cette ville. Ses mémoires, contenant les affaires auxquelles il a été employé par la cour depuis 1642 jusqu'en 1678, ont été publiés par Mlle de la Bussière. Paris 1724, 2 vol. in-12. Le style en est diffus et peu correct; mais on y trouve un grand nombre d'anecdotes curieuses et vraies. Voltaire en a inséré quelques-unes dans le Siècle de Louis XIV. "Les Mémoires de Gourville, dit Mme de Sévigné, sont charmants; ils sont écrits non pas avec la dernière politesse, mais avec un naturel admirable. Vous y voyez Gourville pendu en effigie et gouverner le monde; les caractères de tous les ministres y sont merveilleux..."

D'après Quenot, Statistiques du département de la Charente.
(Communiqué par
M. Baréni, instituteur à Taponnat.)
Etudes Locales, Juillet 1921


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