"La Place de Beaulieu, située à
l'ouest de la ville, et l'une des plus agréable promenades, n'était d'abord qu'un terrain mal uni,
appelé le Champ de Beaulieu, et dépendant du fief
de Belle-Joie. M. de Bernage, intendant de Limoges, trouva, dans une année
de disette, le moyen de procurer un ornement à la ville, et de nourrir un grand nombre de malheureux en
les employant à unir le sol de cette terrasse. Le travail fut terminé en 1699, et la ville fit planter
sur cette place six allées d'ormes. Ces arbres furent en 1758, vendus 1,200 livres, au profit de la ville;
on en planta de nouveaux, en 1759, qui ne réussissent pas, et que l'on arracha deux ans après pour
leur substituer les tilleuils que l'on y voit aujourd'hui. En 1806 on réunit à cette place le jardin
de l'ancienne abbaye de Beaulieu, et on le planta de cinq rangs
d'arbres très mal alignés. Un peu plus tard, en 1812, on imagina d'établir une communication
extérieure entre cet endroit de la place de Beaulieu
et la porte Saint-Pierre; pour arriver à ce but peu utile,
on ouvrit dans le rempart un petit escalier mesquin qui n'a servi longtemps qu'à faciliter la contrebande,
et que l'on a été obligé, deux ans après, d'intercepter par un tourniquet et par une
grille que l'on ferme la nuit. Un chemin étroit, et qui n'est que tracé au milieu des broussailles
et des rochers, conduit de cet escalier à la porte Saint-Pierre, et de petits sentiers mènent, par de nombreuses circonvolutions, du même point à
la Rotonde et au pont de Saint-Cybard." Quénot, Statistiques de la Charente, 1818.
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